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L’Ostéopathie peut-elle participer à la prévention des risques de TMS des professionnels ? (1/3).

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N°1, OCTOBRE 2017


 

Alors que je travaillais dans un service de santé au travail (2010-2016), les entreprises que nous suivions nous posaient régulièrement des questions au sujet de pratiques nouvelles en matière de prévention des risques professionnels.

Aujourd’hui, les pratiques de démarches de prévention de Qualité de Vie au Travail, centrées sur l’individu, se sont considérablement développées.

Dans le monde de l’entreprise, elles ont le vent en poupe depuis l’avènement du Chief Hapiness Officer (CHO)  (y compris dans les administrations publiques, comme la Caisse d’Allocations Familiales de Gironde dernièrement).

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Dans ces nouvelles démarches, nous trouvons beaucoup d’actions qui prennent la forme d’ateliers Team-Building en mode Paint-Ball, jusqu’aux séances de yoga, en passant par les journées thématiques ou encore des Forums d’entreprise santé et sécurité au travail.

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L’ostéopathie : une thérapie préventive appliquée au Bien-Être des professionnels

Ces différentes initiatives m’ont amené à m’intéresser aux thérapies manuelles appliquées au bien-être, à la gestion du stress et à la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS).

De toutes ces thérapies, l’ostéopathie en entreprise semble intéressante à aborder tant par son fort développement depuis quelques années que par les interactions entre ses principes et la physiopathologies des TMS.

L’ostéopathie est définie (Décret n°2007-435) comme une thérapie manuelle qui a « pour seul but de prévenir ou de remédier à des troubles fonctionnels du corps humain ».

En référence aux principaux Sites dédiées aux associations professionnelles d’ostéopathes, l’ostéopathie est  décrit comme :

« une méthode de soins qui s’emploie à traiter les restrictions de mobilité -les troubles fonctionnels- qui peuvent, à terme, affecter l’ensemble des structures du corps humain. »

Selon ces principes, les restrictions de mobilité apparaissent lorsque qu’il existe un déséquilibre entre les contraintes qui s’exercent sur les tissus et les capacités du corps à y faire face.

En suivant ce raisonnement, la chronicisation des troubles fonctionnels peut conduire, sans que cela soit nécessairement inévitable, à l’apparition d’une lésion.

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La prévention des TMS : l’ostéopathie peut-elle apporter une réponse adaptée ? 

Au sujet des TMS, la littérature scientifique n’est pas toujours unanime quant à la physiopathologie de ces maladies. En effet, certaines zones d’ombre persistent, à la fois dans le lien de causalité avec les différents facteurs de risque possibles et dans l’efficacité des différents types de prévention.

Le modèle de Bruxelles apporte un éclairage qui pourrait être mis en lien avec le phénomène de chronicisation de troubles fonctionnels. Ce modèle repose sur l’hypothèse des fibres de Cendrillon proposée en 1991 par G. Hägg : les gestes répétitifs avec une force musculaire sous-maximale et le simple maintien postural recrutent de manière élective un seul contingent de fibres musculaires jusqu’à saturation.

 

La douleur étant alors l’expression de ce mécanisme. Il n’y a, à ce moment-là, aucune lésion médicale. Cela est donc assimilé à un trouble fonctionnel (Ce que les ostéopathe définissent comme une « dysfonction ostéopathique » ou encore une « restriction de mobilité »).

De plus, ce modèle intègre les phénomènes de perturbations des processus de régulation, avec interaction des mécanismes intramusculaires et des mécanismes impliquant le système nerveux.

Il permet donc de prendre en compte qu’il s’agit d’un processus actif, qui peut évoluer vers une persistance des troubles, même après cessation de l’exposition aux facteurs de risque.

Dans ce modèle, ce n’est pas nécessairement l’hyper-sollicitation (liée au facteurs biomécaniques des TMS : répétitivité, efforts excessifs, etc.) qui est en cause, mais une réponse inappropriée des muscles sollicités et des mécanismes d’homéostasie.

Ce constat permet d’enrichir le modèle biomécanique par la prise en compte des capacités fonctionnelles du salarié. Cela permet d’expliquer que toutes les personnes exposées aux mêmes contraintes ne développent pas les maladies.

 

D’après les données issues du dispositif de surveillance des TMS et lombalgies du réseau INvS (Institut National de Veille Sanitaire) des pays de la Loire (Roquelaure et coll, 2005), les risques de lombalgies sont plus élevés dans la population de soignants.

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Plus d’un quart des salariés du secteur santé a présenté, au cours des 12 derniers mois, des symptômes de lombalgie. La prévalence des symptômes lombaires au cours des douze derniers mois est importante (59,2% des salariés rapportent la survenue de symptômes lombaires de type courbature, gênes et/ou inconforts).

Ces chiffres permettent d’évoquer la chronicisation de ces douleurs ou gênes lombaires. Il est important de noter que ces symptômes ne sont pas associés systématiquement à une lésion médicale.

Il s’agit donc de troubles fonctionnels, ces mêmes troubles fonctionnels que l’ostéopathie prend en charge.

Evolution des troubles fonctionnels

En conclusion de ce premier article, retenons que l’ostéopathie a pour but de prévenir des troubles fonctionnels du corps humain. Les études scientifiques montrent que la physiopathologie des TMS se caractérise par la chronicisation de troubles fonctionnels, se manifestant principalement par de la douleur, vers l’apparition d’une lésion médicale, objectivant alors la maladie professionnelle.

Il y a donc, à priori, un intérêt manifeste à intégrer l’ostéopathie dans les démarches de prévention des TMS, en particulier, en complément des actions de prévention organisationnelle et technique, au titre de la prévention « centrée sur l’individu ».

 


Pour aller plus loin : 

 

 

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Nous remercions vivement notre spécialisteMatthieu PETIT , Ostéopathe Diplômé de l’Institut Supérieur d’Ostéopathie de Lille et Intervenant pour la Prévention des Risques Professionnels, Diplômé du Master 2 Professionnel en « Ergonomie et Gestion des Risques Professionnels »  à l’Université de Bourgogne, Dirigeant (CEO) de EOSE (cabinet de conseil spécialisé dans la prévention au travail), pour partager son expertise pour nos fidèles lecteurs de managersante.com 

Matthieu PETIT

Dirigeant (CEO) de EOSE (cabinet de conseil spécialisé dans la prévention au travail), Ostéopathe Diplômé de l’Institut Supérieur d’Ostéopathie de Lille, Diplômé du Master 2 Professionnel, spécialité : "Ergonomie et Gestion des Risques Professionnels", Université de Bourgogne. Expert-Intervenant sur la Prévention des Risques Professionnels

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