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Pourquoi les remèdes traditionnels nécessitent-ils une preuve scientifique rigoureuse ? Le Professeur Grégory NINOT nous invite à la vigilance (Partie 2/2)

Nouvel article du Professeur Grégory NINOT,  co-directeur de l’institut Desbrest d’épidémio­logie et de santé publique de Montpellier.

Professeur à l’université de Montpellier, chercheur à l’institut du cancer de Montpellier et président de la Non-Pharmacological Intervention Society, il se consacre depuis une trentaine d’années à l’évaluation des médecines douces.

Il est auteur d’un ouvrage publié en 2022 intitulé « 100 médecines douces validées par la science » (Edition Belin), faisant l’objet de la publication d’un extrait introductif dans cet article.

La tradition n'est pas une garantie

Des remèdes traditionnels sont utilisés dans toutes les cultures depuis des millénaires. La médecine ayurvédique a plus de trois mille ans, tandis que son homologue chinoise et celles issues de l’Égypte ou de la Grèce datent d’environ deux mille cinq cents ans. Mais ce n’est pas parce qu’une pratique repose sur des principes ancestraux quelle ne présente pas de danger et que son innocuité va de soi. Dans les congrès de santé naturelle ou de médecines traditionnelles, on vante leurs mérites sans toujours disposer d’explication scientifique. Leurs partisans soutiennent qu’il n’y a aucune raison de vérifier leur efficacité, encore moins leurs risques pour la santé, puisque ces médecines sont pratiquées depuis la nuit des temps par des « maîtres » au-dessus de tout soupçon. Les témoignages d’adeptes foisonnent mais, scientifiquement, leurs expériences personnelles n’apportent rien et ne font qu’étayer les propos du maître. Or vivons-nous encore comme nos ancêtres ? Devons-nous consommer une boisson à l’or comme Diane de Poitiers au XVIe siècle pour prévenir les effets de l’âge alors quelle en est morte prématurément[1] ?

Une pratique traditionnelle, qui repose sur des croyances, des habitudes et un mode de vie dépassé, n’a, en fait, rien de sûre. Une revue de la littérature montre par exemple que l’acupuncture n’est pas sans risque, avec quatre-vingt-quinze cas d’effets indésirables graves, comme des pneumothorax ou des infections, et cinq morts[2]. Rappelons ici la devise d’Hippocrate, primum non nocere : «au moins ne pas nuire ». C’est une exigence incontournable pour toute INM vis-à-vis de ses usagers.

Retenons aussi que les conséquences nuisibles ne menacent pas que les patients, mais également l’environnement. Certaines médecines traditionnelles utilisent comme matière première des espèces animales et végétales, dont certaines sont protégées. Pour répondre à une demande croissante, une surexploitation est courante par le biais de filières plus ou moins légales. Les dégâts sur la faune et la flore sont alors considérables. La contrebande de ginseng fait rage dans la chaîne montagneuse américaine des Appalaches. Des spécimens protégés comme des fougères et des orchidées disparaissent de la planète. Des animaux sont massacrés pour un morceau de leur anatomie, comme l’âne pour sa peau destinée à la médecine chinoise et vendue en pot de sept cents euros pour mieux vieillir. La corne de rhinocéros fait l’objet d’un commerce intensif au Zimbabwe et en Namibie pour ses supposées vertus aphrodisiaques, tout comme les carapaces de tortue en Amérique du Sud, les os de jaguar en Bolivie, les hippocampes en Asie, la peau d’éléphant en Birmanie, la bile d’ours en Chine, l’écaille de pangolin en Indonésie, le serpent en Australie. Et voici que surviennent à présent des vols d’animaux dans les zoos européens et nord-américains pour un commerce dit médical. Jusqu’où ira-t-on pour des traditions sans fondement ?

Bien que généralement perçus comme bienfaisants, les traitements à base de plante ne sont pas non plus sans danger. Une même plante peut avoir un effet variable en fonction de paramètres comme la saison de la cueillette, le degré de maturation, le procédé d’extraction, le processus de fabrication ou les interactions entre les divers produits pris par le patient. Les molécules qu’elles contiennent peuvent différer en qualité comme en quantité et leur potentiel thérapeutique peut s’avérer fluctuant. Certaines plantes se sont aussi révélées toxiques simplement parce que leurs noms avaient été confondus par le vendeur. Ce fut le cas dans les années 1990 quand la Guang Fang Ji (Aristolochia fangchî) a été assimilée au Han Fang Ji (Stephania tetrandra), deux dénominations chinoises assez proches. Des défaillances rénales s’en sont suivies chez plus de cent patients à qui il a fallu greffer un rein en urgence ou traiter un cancer à moyen terme.

La toxicité d’une plante n’est pas toujours connue. Des cas de néphropathie, une maladie du rein, ont été découverts tardivement chez des patients ayant suivi un régime pour perdre du poids exigeant la prise d’une gélule à base de Magnolia ojficinalis. Certaines plantes se sont révélées toxiques car elles avaient été contaminées par des pesticides, des métaux lourds, des microbes, de la radioactivité, des solvants organiques, des produits chimiques ou des hormones. Aux États-Unis, une analyse a montré que huit produits diététiques avec du ginseng sur vingt-deux contenaient des pesticides interdits à la vente car considérés comme cancérigènes. Et entre 10 et 15 % des plantes médicinales produites en Californie contiennent des métaux lourds tels que le mercure ou l’arsenic. Le remède est pire que le mal…

Des toxicités sont aussi observées à cause d’interaction avec des médicaments. C’est le cas entre l’ail et la warfarine, un anticoagulant. Consommés ensemble, ils augmentent le pouvoir antiagrégant plaquettaire de la warfarine jusqu’à provoquer des saignements plus fréquents. Des plantes interagissent avec la métabolisation de nombreux médicaments, par exemple le Piper methysticum avec tous ceux qui ciblent le cytochrome P450. Le millepertuis ou Hypericum perforatum interagit, pour sa part, avec une longue liste de médicaments : alprazolam, amitriptyline, atorvastatine, chlorzoxazone, ciclosporine, débrisoquine, digoxine, érythromycine, fexofénadine, gliclazide, imatinib, indinavir, irinotécan, ivabradine, méphénytoïne, méthadone, midazolam, nifédipine, oméprazole, contraceptifs oraux, quazépam, simvastatine, tacrolimus, talinolol, vérapiconazole et warfarine [3]. Étiez-vous au courant ? Vous a-t-on prévenu de ces dangers ?

Cent solutions

Pour être qualifiée d’INM, une méthode de soin doit satisfaire plusieurs critères. Avant tout, elle doit s’appliquer à résoudre un problème de santé ciblé dans un temps défini, après avoir fait l’objet d’études publiées dans des revues scientifiques [4]. En bref, la démonstration de son efficacité à résoudre un problème de santé précis et de son innocuité doit être faite par des études rigoureuses et indé- pendantes. L’INM ne sert pas à établir un diagnostic médical, à la différence, par exemple, de l’iridologie qui prétend en poser un en observant l’iris des yeux. C’est une solution à un problème de santé identifié en amont.

Précisons que les INM ne sont pas des aliments, ni des plantes, ni des ingrédients (une vitamine par exemple), ni des procédures mentales (une stratégie de mémorisation), ni des techniques corporelles (une posture de yoga), ni des objets (un accessoire de massage). Ce sont des méthodes mettant en œuvre une théorie thérapeutique ou préventive dans l’unique but de résoudre un problème de santé, en amont d’autres traitements ou en complément. Elles disposent d’un cahier des charges fondé sur des données probantes, un protocole d’intervention qui va détailler : leurs mécanismes d’action, leurs composants (ingrédients, techniques ou gestes), le matériel nécessaire, le contexte de leur mise en œuvre, les précautions à prendre et l’intervenant professionnel formé pour l’administrer. Ce dernier tiendra compte du contexte et des préférences pour l’ajuster à chaque patient.

L’ensemble de ces critères sont évidemment remplis par les méthodes que j’ai sélectionnées en fonction de leur niveau de scientificité. Le minimum requis pour parler d’INM est l’existence d’au moins un essai clinique sur plus de cinquante personnes démontrant un réel bénéfice sur la santé et une évaluation des effets secondaires. Pour la plupart des solutions proposées ici, je m’appuie également sur au moins une méta- analyse concluant à la convergence des résultats d’au moins cinq essais cliniques. Ce qui permet d’affirmer, références à l’appui, que chacune est validée par la science et ne relève pas d’une médecine alternative ou de tout autre appellation similaire.

Pour mieux s’y retrouver, la plateforme universitaire CEPS, basée à Montpellier et rassemblant cent quatre-vingts chercheurs, praticiens et patients de dix-sept pays différents, a établi une classification des INM. Elle les regroupe en cinq catégories, selon leur mode d’action prédominant :

  • Les interventions psychologiques rassemblent les psychothérapies, les programmes d’éducation santé, les pratiques psychocorporelles, les thérapies assistées par l’animal et les thérapies inspirées par l’art ;
  • Les interventions physiques regroupent les thérapies manuelles, les physiothérapies (protocoles de kinésithérapie, thérapies manuelles, acupunctures…), les programmes balnéologiques (bains thérapeutiques, cures thermales…), l’hortithérapie (thérapies par le jardinage) et les programmes d’activité physique (programme de réentraînement à l’effort, marche nordique, tai-chi…) ;
  • Les interventions nutritionnelles regroupent les compléments alimentaires et les programmes diététiques (régimes…) ;
  • Les interventions numériques sont constituées des applications de santé mobile ainsi que des thérapies par le jeu vidéo et des solutions de réalité virtuelle ;
  • Les interventions dites élémentaires réunissent enfin les préparations minérales, botaniques (plantes) et mycologiques (champignons), ainsi que les méthodes électromagnétiques et les cosméceutiques (produits cosmétiques à visée thérapeutique).

Chacun de ces types d’intervention est reconnaissable dans le guide à l’aide de son pictogramme. Ils vous permettront de voir immédiatement dans quelle catégorie se situe l’INM. Un index vous aide également à chercher soit par INM, soit par problème de santé.

Devenez acteur de votre santé

Consulter la notice d’un médicament va de soi. On y trouve son indication, sa posologie, ses contre-indications, ses précautions d’emploi et ses effets indésirables. Cette description répond à une réglementation précise, admise à un niveau européen, parfois mondial. Avec les médecines douces, rien de tel : pas de manuel uniformisé, pas de garantie, pas de cahier des charges standardisé pour le professionnel. Rares sont d’ailleurs les praticiens capables de vous décrire leurs méthodes, laissant la place aux amalgames en tout genre. Sera souvent utilisé l’argumentaire passe-partout qu’aucun patient ne ressemble à un autre, mais il a ses limites que votre raison ne peut ignorer.

La santé est réglementée en France et en Europe, pas le bien-être. Les médecines douces se réclament de la première mais appartiennent, aujourd’hui, au second. Par conséquent, elles ne sont soumises qu’aux seules lois du commerce et du divertissement. Cette liberté autorise à plagier les codes du domaine de la santé, tout en échappant à la réglementation, donc en s’affranchissant de toute étude clinique préalable, de toute déclaration aux autorités et de toute surveillance des risques. Une boite de complément alimentaire multivitaminé ressemble à une boîte de médicament, sans en être. Le packaging est trompeur, tout comme les lieux de pratiques et les habits des praticiens qui les laissent souvent passer pour ce qu’ils ne sont pas : des professionnels de la santé. Sur Internet, les promesses de bienfaits thérapeutiques prolifèrent. L’information est aujourd’hui tellement disponible et mise sur le même plan quelle que soit sa provenance, que tout et son contraire peut être affirmé. Il y aura toujours un expert pour en contredire un autre, et chacun finit par se forger son opinion à partir d’informations qui corroborent son intuition. Les médecines douces souffrent des influences d’une pensée régressive qui confine à l’antiscience comme aime à le rappeler le professeur de médecine Edzard Ernst, dénonçant une pure désinformation au profit d’industries et d’individus plus ou moins malintentionnés. Certains articles publiés dans des revues scientifiques peu intègres, vénales et pressées de publier en allégeant les procédures de vérification peuvent même être douteux.

Autant donc bannir le terme de médecine douce et utiliser celui d’INM qui renvoie à des méthodes de prévention ou de soin véritable- ment éprouvées. Le temps du marketing n’étant pas celui de la science, cette dernière aura toujours du retard. Mais elle finira par l’emporter. Et en attendant qu’un label INM émerge, informez-vous, croisez vos sources, demandez plusieurs avis. Privilégiez des pratiques scientifique- ment validées.

Bien que la possibilité existe aujourd’hui, les médecines douces ne sont qu’exceptionnellement tracées dans les dossiers médicaux et les parcours de soin des patients. C’est le cas aussi bien en hôpital qu’en médecine de ville et les patients peuvent en être en partie responsables. Une de nos études a ainsi montré que des femmes traitées pour un cancer du sein préfèrent ne pas parler des médecines douces utilisées à leur médecin, de peur d’être mal soignées ou moquées [5].

Certes, il arrive que des moqueries surviennent, et des a priori négatifs existent, à tort ou à raison, mais il est néanmoins primordial de communiquer. Lorsque vous prenez une médecine dite douce, n’hésitez pas à en parler à tous les professionnels de la santé que vous côtoyez, et pas uniquement votre médecin. Un pharmacien, un kinésithérapeute, une infirmière, une sage-femme, un psychologue, un diététicien et tant d’autres sont aussi là pour vous aider à éviter de nombreuses déconvenues. En cas d’incident, de douleur, d’effet secondaire, de malaise, de doute ou tout simplement de crainte à parler face à toute forme de pression, contactez l’Agence régionale de santé (ARS). Elle a pour mission de vous aider en tant qu’interlocuteur majeur de la santé de votre région.

Tandis que les innombrables médecines douces ont aujourd’hui encore pour principal point commun de n’être ni reconnues comme soins conventionnels, ni enseignées lors de la formation initiale des professionnels de santé, une nette évolution s’est opérée en 2020 pour les INM. À l’initiative du Collège universitaire de médecines intégratives et complémentaires (CUMIC) présidé par le professeur Julien Nizard, les facultés de médecine ont désormais l’obligation de sensibiliser les étudiants à ces pratiques et de les distinguer des médecines alternatives. Ces dernières ne manquent pas pour autant de se développer en France avec des formations privées dont les acteurs se déploient dans les secteurs du bien-être, de l’anti-âge, de la nutrition, de l’esthétique, du tourisme et du développement personnel. Une santé parallèle et secrète qui n’est effectivement pas sans risque. Des professeurs de médecine et des médecins ne sont pas à l’abris de dérapages, certains pensant guérir les cancers avec des compléments alimentaires et d’autres résoudre les troubles anxieux par la communication avec les morts sous hypnose [6].

Face à un praticien, ayez le « réflexe INM ». Soyez exigeant. Demandez à connaître les preuves d’efficacité du protocole de soin proposé, sa balance bénéfices/risques, ses mécanismes d’action et ses contraintes d’usage. Vous devez faire vôtres ces principes de base de la médecine tant que la science n’a pas totalement débroussaillé ce champ de mines. Confiance ne veut pas dire crédulité. Concrètement, avant d’utiliser une médecine douce, posez au praticien les questions suivantes : Quels processus psychologiques et mécanismes biologiques expliquent l’effet de cette méthode ? Quelle est son indication principale ? Suis-je un bon répondeur probable ? Quelle est la posologie ? Sur quelle durée ? Dans quel lieu s’effectue cette pratique ? Quelles sont les précautions à prendre ? Quels risques d’interaction existent-ils avec des traitements biologiques ? S’il n’est pas en mesure de répondre, vous saurez que vous aurez à faire à une médecine alternative et non pas à une INM. À vos risques et périls…

Pour éviter les déconvenues, le meilleur moyen est de s’adresser à un professionnel qualifié et compétent. Mais comment le trouver ? On a vu combien la liste des médecines douces se révèle aussi inter- minable qu’incertaine à élaborer. Recenser les praticiens pouvant les administrer s’avère assez comparable. Parmi les vingt-quatre professions de santé relevant du Code de la santé publique en France, onze métiers sont directement concernés par la prescription ou la pratique des INM : l’aide-soignant, l’auxiliaire de puériculture, le diététicien, l’ergothérapeute, l’infirmier, le masseur-kinésithérapeute, le médecin, l’orthophoniste, le pédicure-podologue, le pharmacien, le psychomotricien et la sage-femme. Si l’on ajoute les professions non réglementées par le Code de la santé publique mais pouvant disposer d’une référence au Répertoire national des certifications professionnelles, la liste s’allonge de plus de cent. Du psychologue à l’éducateur spécialisé, du praticien en massage bien-être au sophrologue, du musicothérapeute au magnétiseur, de l’éducateur sportif au conseiller en fleur de Bach, du coach en développement personnel au guérisseur, tous peuvent prétendre soigner avec des médecines douces. Sans aucune garantie qu’ils ou elles administrent des INM.

Faute de réglementation, vous devrez vous-même évaluer la compétence de votre praticien. Pour cela, rien de tel que de lui réclamer un état de la science sur un sujet et de s’y référer lors de vos séances. Rien de tel non plus que de lui demander sa formation initiale et sa qualification spécifique sur une INM. La science des INM étant encore jeune et en évolution rapide [7], ceux qui les dispensent se doivent de connaître les bonnes pratiques et les dernières découvertes. N’hésitez pas à leur demander s’ils suivent des formations continues et adhèrent à une société savante. Un autre indice sera de savoir si le praticien participe à un projet de recherche.

Le professionnel de l’INM doit naturellement faire montre des qualités humaines fondamentales de tout praticien de santé : bienveillance, attention au vécu et au ressenti du patient, humilité, connaissance de ses limites, éthique. Tout l’inverse du gourou qui promet des miracles, cultive la dépendance à son encontre et manipule la réalité. Le charisme de ce genre de praticiens est souvent impressionnant. Méfiez- vous, d’abord en vous assurant qu’il ne réfute pas le diagnostic médical en invoquant une maladie fantaisiste et des causes surnaturelles. Prenez garde s’il dénigre les traitements qu’on vous a prescrit. Si tel est le cas, c’est que vous vous trouvez en face d’un pourvoyeur de médecines alternatives dont la stratégie classique est de vous éloigner progressive- ment de votre médecin en établissant une relation de confiance et de dépendance.

Inspirés des réflexions de la Miviludes [8] qui lutte contre les dérives sectaires en France, voici quelques conseils permettant d’éviter de tomber dans le piège des médecines alternatives. Prenez garde à tout praticien vous incitant subtilement à :

  • Croire qu’il est le seul à avoir une approche globale ;
  • Espérer une guérison miraculeuse là où la médecine conventionnelle aurait échoué ;
  • Croire aux bienfaits de sa pratique impossible à mesurer (« amélioration du karma », « circulation des énergies » …) ;
  • Acheter des appareils ou des produits sur des sites non officiels ;
  • Participer à des séances gratuites pour essayer telle ou telle méthode ;
  • Croire aux bénéfices d’une même technique sur tout (le mental, le physique, toutes sortes de troubles…) ;
  • Penser une nouvelle vision du monde à travers des termes ésotériques comme les « ondes cosmiques » ou les « forces vibratoires » ;
  • Utiliser un langage pseudo-scientifique très complexe ou, au contraire, prétendre avoir découvert un principe d’action extrêmement simple ;
  • Vous couper de votre famille, de votre médecin, de votre entourage, pour favoriser votre guérison ;
  • Arrêter les traitements conventionnels.

En conclusion :

À moyen terme, je ne doute pas que la recherche permettra la création d’un label destiné à aider les usagers et les professionnels à choisir les INM pertinentes en toute confiance. S’inscrivant pleinement dans la médecine du XXIe siècle, ce sera un gage d’efficacité, de sécurité et d’efficience. Sera-t-il créé au niveau national, continental ou mondial ? L’avenir le dira, mais une étiquette donnant des garanties sur chaque INM est indispensable pour les distinguer de pratiques dangereuses qui profitent des flous réglementaires actuels et du manque d’étude dans certains domaines. Puisse ce guide en constituer les prémisses, en vous proposant cent solutions dignes d’une labellisation.

Notes :

[1] Charlier, Ludes b. et al., «A gold élixir of youth in the I6th century French court», BMJ, vol. 339, 2009.

[2] ERNST , Lee M. S. et Choi T. Y., «Acupuncture: does it alleviate pain and are there serious risks? A review of reviews», Pain, vol. 152, avril 2011, p. 755-764.

[3] Izzo A. A. et ERNST , «Interactions between herbal medicines and prescribed drugs: an updated systematic review», Drugs, vol. 69, 2009, p. 1777-1798.

[4] NINOT , FaLISSARD B. étal., Checklistdes invariants méthodologiques d’évalua­tion des interventions non médicamenteuses (INM) : Résultats d’une étude interdiscipli­naire, Montpellier, ICEPS Conférence, 2020.

[5] Lognos, NINOT G. et al., « Complementary and alternative medicine in patients with breast cancer: exploratory study of social network forum data», JMIR Cancer, vol. 5, 2019, p. el2536.

[6]  ChaRBONIER J., J’ai envoyé dix mille personnes dans l’au-delà, Paris, Michel Lafon, 2020.

[7] NINOT , Guide professionnel des interventions non médicamenteuses (INM), Paris, Dunod, 2019.

[8] MlVILUDES, Rapport annuel d’activité 2018-2020, Paris, Miviludes, 2021.

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