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Charisme et Leadership : complémentarité ou antagonisme ?

Successful businessman with strong shadow


N°1, Septembre 2016


Pour ce premier post sur le blog MMS, j’ai envie de vous parler du leadership et du charisme. Ces deux notions sont-elles complémentaires, indispensables ou antagonistes à la fonction managériale ?

Qu’est-ce que le charisme professionnel ? Et, comment influence-t-il le leadership ?

Un bon leader est-il forcement charismatique ? Le leadership,  comme le charisme,  s’apprend-il ?

N’ayant pas pour ambition de vous apporter des réponses factuelles dans ce post,  tout comme dans les prochains,  je vais tenter d’ouvrir des pistes de réflexion,  et vous permettre ainsi de faire votre propre opinion. Cela vous convient-il ?

Tentons de définir ces deux notions pour en comprendre toutes les passerelles :

Sur Wikipédia, on trouve :

« Le charisme est la qualité d’une personne qui séduit, influence, voire fascine les autres par ses discours, ses attitudes, son tempérament, ses actions.

Un charisme puissant, fascinant, trouble et neutralise le jugement d’autrui ; le charisme aide à diriger, voire manipuler les autres. Le charisme est souvent un don naturel ou une façon d’être, et il est possible de travailler sur soi pour le développer. Le charisme est aussi lié à la confiance en soi, la personnalité, l’intérieur de la personne. »

Le charisme serait donc un don naturel, inné que l’on pourrait surdimensionner ou moduler à discrétion ?

Pour le leadership, on trouve la définition suivante :

« C’est une relation de confiance temporaire (et parfois éphémère) et réciproque (le leader doit autant avoir confiance dans le groupe que la majorité du groupe a confiance en lui). Elle se manifeste par sa capacité à fédérer et à mobiliser les énergies autour d’une action collective et se traduit par une élection formelle ou informelle, explicite ou implicite, au cours de laquelle la majorité des membres du groupe reconnaît un des leurs comme le leader légitime et lui délègue son pouvoir de décision (leur liberté de décider) ».

Pour exister, l’expression du leadership doit-il systématiquement passer par la validation du groupe ?

Le Charisme serait donc une notion plus émotionnelle capable de provoquer un certain trouble de la conscience. Il y aurait dans le charisme, une attraction involontaire des individus vers le leader alors que le leadership serait au contraire plus pragmatique et fugitif. Un groupe suit de façon volontaire le leader alors qu’il « subirait l’envoutement » d’un individu charismatique ?

Le leader fédère donc, mais par quel levier ?  Par ses compétences ? Par la séduction ? Par sa posture comportemental ? Et/ ou sa capacité à placer l’autre dans la lumière ?

L’individu charismatique séduit-il par sa simple présence ? Par son aura ? Par sa stature ? Et/ ou sa capacité à se placer et à placer l’autre dans la lumière ?

Dans l’entreprise, tout particulièrement dans le domaine de la santé, le cadre manage des collaborateurs s’exprimant fortement de façon émotionnelle.

Il est souvent protecteur vis à vis de ses équipes. Cette posture est  une attente des équipes. Et aussi provient du fait même de la fonction du leader de la santé, du mimétisme à l’environnement de travail, bien au-delà de la source du savoir et de la référence professionnelle.

Le leader est une oreille attentive et soucieuse du bien-être de ces équipes.

Le monde de la santé est de plus en plus régenté par des logiques de réduction des coûts et les décisions d’ordre économiques pèsent vraiment sur la vie des soignants.

Ces décisions d’ordres financières, crise économique oblige, sont souvent mal perçues, car les équipes le vivent comme un risque de réduction de personnel et  donc de qualité de la prestation aux patients.

Le manager/leader doit alors déployer des talents de séduction et d’écoute de son équipe afin qu’ils adhèrent au projet et gardent toutes motivations.

Si la 1ère justification du cadre dans sa fonction de leader est la reconnaissance de ses compétences techniques, il n’en demeure pas moins que ses compétences relationnelles lui installent sa légitimité.

Dans le monde de la santé,  l’émotionnel est si fort dans la gestion de l’humain que le Charisme est indissociable du leadership. Il faut sans cesse rassurer, expliquer, convaincre  le collaborateur bien au delà de ses compétences, et donc sur la valeur de l’individu et son implication.

Alors comment faire si le charisme est inné, s’il ne s’apprend pas totalement,  mais ne pouvant que se développer si on le possède déjà ?

Un axe de progrès pour un développement du charisme serait sans doute de travailler sur soi-même, apprendre, comprendre sa posture comportementale. Ce qui permettrait d’utiliser de façon consciente les habitudes naturelles de communication impactante.

Il me parait important d’avoir un regard bienveillant sur soi-même, se connaitre, être en accord avec ses fondements, avoir une vision lucide sur ces capacités.

Il faut surement se convaincre de ses qualités, non pour les projeter à la face de l’autre, mais pour en faire son socle solide de partage.

Mettre en avant son capital de séduction, pour agir comme un aimant, afin de faire venir à soi, les bonnes  volontés et distiller un sentiment d’appartenance et de fierté communes.

C’est aussi, développer autour de soi, un sentiment de plénitude rassurant, faire ressentir à l’équipe la réassurance qu’ils attendent de la part de leur leader.

C’est avec cette posture de « leader charismatique ouvert au développement de l’autre » qu’il peut alors entrer en relation avec son auditoire.


Le mois prochain, je vous parlerais d’une posture relationnelle connue sous le principe d’assertivité.

Au plaisir de lire vos commentaires et suggestions.

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N’hésitez-pas à laisser vos commentaires… Jean-Michel POURTIER vous répondra avec plaisir !!!

Nous remercions vivement  Jean-Michel POURTIER (Conférencier, Formateur certifié 4 Colors, Enseignant  en Communication & Leadership à l’ESG Paris) , pour partager son expertise professionnelle en proposant cette Rubrique mensuelle, pour nos fidèles lecteurs du Blog MMS

 

Jean-Michel Pourtier

Expert en sciences du comportement /Conférencier /Formateur chez BrainCom BrainCom Agence Advance Conseil

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9 réponses

  1. vous l’avez bien dit seul la capacité d’influencer aux décisions d’une personne ou d’un groupe fait du charisme la véritable autorité , le leadership plus pragmatique peut s’effriter devant des commandes logistiques non livrées à temps, un petit symbole qui coince ( une simple serrure d’accès aux vestiaires…) « brasser » les deux est indispensable mais rester toujours l’oreille qui entend et l’oeil qui reconnait le sourire qui reçoit… soyez charismatique

  2. Bonjour, je pense qu’on nait leader c’est un peu comme la pédagogie. La pédagogie ne s’apprend pas elle se perfectionné avec des outils . Quand j’hésitait à m’engager dans un doctorat d’université, un de mes professeurs m’à répondu l’esprit de recherche, on l’a ou on ne l’à pas, cela ne s’acquiert pas mais les techniques peuvent toujours s’apprendre. C’est ce qui m’a décidé.
    Le leadership, c’est pareil, cela ne s’acquiert pas mais cela s’améliore avécu du travail et de bons outils.
    Le charisme séduit c’est sûr mais c’est ce qui va permettre de gérer une problématique par la force de conviction et de rassemblement.
    Et un leader charismatique c’est un leader qui gère, organisé le quotidien, utilise les bonnes personnes aux bons postes, il sait tirer le mieux de chacun sans être tyrannique ou autre mais quand la crise est là, il saura parler aux différents personnels car il les connaît. On aborde pas du personnel de maintenance comme des infirmiers.
    Il sera rassembleur et communiquant entre les différentes équipes mais aussi vis à vis des dirigeants.
    Le problème qui se pose sont les brebis galeuses qui vont semer le doute dans les équipes ou transformer ce qui a été dit. Le bon leader saura les repérer pour les utiliser pour cetrains messages ou tâches qui brideront par ailleurs mais qu’elles ont accepter.

    Je crois avoir fais le tour de mon expérience.

  3. Avant tout, merci pour votre commentaire et votre question qui lance un nouveau débat fort intéressant :
    « Quel est le poids, l’influence du leader charismatique (ou non) dans une période de crise, dans le secteur de la santé ?” Sans oublier bien sûr que l’émotionnel est effectivement au coeur du ce secteur d’activité.

    Je dirais OUI, la communication est bien le 1er moyen pour permettre aux opinions de circuler et de favoriser le partage au plus grand nombre. Plus le leader sera charismatique et bon communicant, plus il aura une influence vers l’autre, les autres; plus son public sera grand, plus statistiquement il convaincra un grand nombre. Après, tout est histoire de débats, d’opinions….. A SUIVRE….
    Encore merci.

  4. Bonsoir Jean Michel
    Je vous remercie pour cet article. Plus particulierement, votre approche du monde de la santé m’a plu parce que je vis des situations emotionnelles fortes auprès de grandes équipes. Sur ce point, pensez-vous que Le charisme et /ou Le leadership suffisent a obtenir qu’un grand nombre de personne nous suiivent dans nos projets alors que notre temps est compté ( à corriger les dysfonctionnements du quotidien ) ? Car Il me semble que cela est possible en multipliant les moments de communication et de partage au sein du collectif ?? C’est souvent ce qui me pose problème…. Encore merci pour cette presentation qui me permet aujourd’hui de comprendre ce que je suis comme manager. ??
    Bonne Soiree

    1. Avant tout, merci pour votre commentaire et votre question qui lance un nouveau débat fort intéressant :
      “Quel est le poids, l’influence du leader charismatique (ou non) dans une période de crise, dans le secteur de la santé ?” Sans oublier bien sûr que l’émotionnel est effectivement au coeur du ce secteur d’activité.

      Je dirais OUI, la communication est bien le 1er moyen pour permettre aux opinions de circuler et de favoriser le partage au plus grand nombre. Plus le leader sera charismatique et bon communicant, plus il aura une influence vers l’autre, les autres; plus son public sera grand, plus statistiquement il convaincra un grand nombre. Après, tout est histoire de débats, d’opinions….. A SUIVRE….
      Encore merci.

  5. Sujet très intéressant qui demande introspection de sa personne pour se situer dans le monde du travail et sur son leadership j attends la suite avec impatiente

  6. Merci Jean-Michel, pour cet article très intéressant !

    Pour moi, il va sans dire que le leadership s’accompagne inévitablement d’une once de charisme.
    Le leader se doit d’agir comme un miroir pour ses collaborateurs qui, eux-mêmes, lui renvoient l’image de sa propre posture. Et c’est une grande part de ce qui le différencie du « simple » manager, qui est souvent (trop souvent ?) dans le secteur de la santé un ancien technicien / opérationnel promu manager.
    Or, la fonction de manager est foncièrement différente de ses attributions antérieures. Cela demande un vrai travail personnel de « deuil », notamment, de ses anciennes fonctions et de son expertise technique. Ce travail est nécessaire pour que le nouveau manager « remplisse le costume » et se sente vraiment légitime et reconnu comme tel (la courbe d’apprentissage d’un poste représente très bien cette situation).
    Ajoutons à cela le peu d’accompagnement à la fonction et le mélange peu devenir explosif (on ne devient pas manager, on en a la fibre ou pas, par contre devenir un bon manager s’apprend).

    Alors oui, selon moi, le charisme est important pour un manager comme pour un meneur. Et un manager doté d’un fort charisme peut également s’avérer un bon leader, si tant est qu’il cultive l’écoute active et l’empathie…

    1. Et bien oui, cher Vincent, nous sommes d’accord sur bien des points. Ce Post voulait lancer quelques informations et surtout matière à réflexion.
      Je vous remercie de nous avoir fait part de votre expérience sur l’évolution des managers dans le domaine de la santé, elle est très intéressante. Je me demandais s’il possible de quantifier ces données sur quelques centres hospitaliers ?
      1- Quel est le pourcentage d’anciens techniciens ou opérationnels promu manager dans le domaine de la santé ?
      2- Le degré d’appréciation des équipes en terme de management ? très satisfait – plutôt- plutôt pas- pas du tout (Anciens Techniciens/ opérationnels promus Manager à comparer aux autres Managers) .

      Pour conclure :
      Un manager qui utilise les bonnes compétences (adaptation, écoute, analyse, motiver, communiquer, gérer…) et doté d’un charisme d’un bon niveau deviendra alors un excellent LEADER s’il continu de développer ses compétences personnelles (bien se connaitre) afin de développer ses compétences professionnelles.

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