N°3, Mars 2016
L’individu est un réservoir de richesses naturelles. A l’image d’une mine de diamants brute qui demande à être exploitée, il recèle en lui moult talents qui en font son unicité et toute sa valeur.
Le talent correspond à une aptitude, une capacité particulière, une habileté naturelle ou acquise dans une activité ou un domaine donné. Chaque individu possède en lui nombre de compétences et de qualités qui ne demandent qu’à s’exprimer.
Il existe différentes stratégies pour les faire émerger, et plusieurs facteurs entrent en jeu dans leurs libres expressions, comme l’environnement, les facteurs individuels, socio professionnel… Nous allons abordés ici aujourd’hui la notion de reconnaissance.
ERIC BERNE nous parle des signes de reconnaissance ou « strokes » !!!
La reconnaissance, bien qu’encore taboue dans notre société occidentale, est un besoin psychologique essentiel à la croissance et au maintien en santé de l’individu. Eric Berne fondateur de l’analyse transactionnelle définit trois besoins psychologiques de base fondamentaux à l’être humain qu’il nomme « soifs » :
La soif de stimulation : la personne satisfait ce besoin à travers ses cinq sens, elle entretient ainsi sa relation avec l’environnement. Je contemple un paysage magnifique, je déguste un met délicieux, quelle merveilleuse musique…
La soif de reconnaissance: l’être humain a besoin de se sentir accepté et reconnu par les autres pour qui il est, dans son entier et son unicité, tout en appartenant à un ensemble. Pour satisfaire ce besoin, l’individu met en œuvre des comportements et des stratégies pour établir des relations avec les autres.
Les échanges qui naissent de ces relations sont sources de strokes (signes de reconnaissance)
- Conditionnel : en lien avec un comportement, de l’ordre du faire : je suis satisfaite de ton rapport .
- Inconditionnel : relatif à l’être, à l’identité : tu es vraiment génial !
- Positif : de l’ordre du compliment, la reconnaissance de la valeur et des qualités de l’autre.Il peut être conditionnel ou inconditionnel.
- Négatif : de l’ordre du reproche, de la critique, de la dévalorisation de l’autre. Être vigilant au stroke négatif inconditionnel qui impacte directement l’identité de la personne et de ce fait l’estime de soi en profondeur. Qu’est ce que tu es nul !!!
L’être humain préférera recevoir des strokes négatifs que de l’indifférence synonyme de mort de l’âme. Vous comprenez aisément, le vécu terriblement destructeur des personnes exclues et »misent au placard » d’un point de vue professionnel.
Le besoin de structure : l’individu a besoin de se positionner dans le temps et l’espace et de structurer son temps au travers des relations qu’il entretient afin de contenter ses soifs de reconnaissance et de stimulation.
Questionnons nous maintenant…
Quelle représentation ai-je de la reconnaissance ? Quelle image, quelle sensation, quelle sonorité m’inspire-t-elle ?
- Quelle est sa place dans le monde du travail et plus particulièrement celui de la santé ?
- Comment lui donner une place légitime ?
- Quel impact si je reconnais les compétences de mon collaborateur en lui en faisant part ?
- Quel est le risque pour ma crédibilité moi manager ?
- Vais-je lui accorder « trop » d’importance ?
- Et moi quelle est l’importance que je m’accorde ?
- Quelle importance m’accorde-t-on
Allons un peu plus loin, vous voulez bien… Et transposons…
- Nous pourrions comparer l’homme à une plante…
Pour s’épanouir et être au meilleur de sa forme, une plante a besoin d’un ensemble d’éléments qui concourent par leur juste équilibre à son épanouissement. Vous me suivez donc, quand je cite comme ingrédients l’eau le soleil les minéraux essentiels, de l’engrais naturel de préférence, une température adéquate et j’en oublie certainement…
Une fois les conditions remplies pour son bon développement, l’arbre ou la plante rassasiée vont pouvoir créer les fruits de leur maturation : des fleurs, des fruits et enfin des graines pour donner naissance à un nouveau cycle de vie… La reconnaissance de la valeur est à l’homme, ce que l’eau est à la plante, vitale et génératrice d’énergie.
- Prenons maintenant l’exemple de l’enfant :
Imaginons qu’on l’aide et qu’on l’encourage lorsqu’il réussit et aussi lors de difficultés scolaires. Qu’ on lui donne le droit à l’erreur. Nous prenons le temps de reprendre les choses sereinement en posant un cadre sécurisant quand son comportement ne correspond pas à ce que nous attendons de lui. Quel retour avons-nous ?
Le même que celui de la plante dont on prend soin… Il acceptera d’autant plus les critiques puisqu’il aura des retours positifs lorsqu’il réussit. Que se passe-t-il lorsque nous prenons le même enfant et que nous l’assenons de critiques et pointons uniquement ses erreurs ? Que nous le blâmons lorsqu’il a des difficultés ? Que nous ne reconnaissons peu, voire pas ce qu’il bien fait ?
Il en découle de l’insécurité, de la peur, voire de la colère, une envie de revanche, de rébellion… Et cela peut aller encore plus loin si c’est notre seule façon d’interagir et de le reconnaître : démission, destruction de l’estime de soi avec toutes les conséquences que cela implique. Imaginez-vous tirer sur la plante pour qu’elle pousse au lieu de lui donner de l’eau ? Que de dégâts…pour peu d’efficacité… même si c’est pour certains d’entre nous la manière dont nous avons appris à accompagner, dont nous avons été éduqués…
- Et si quelque part nous étions encore tous des « enfants » ?
Que nous avions besoin pour continuer à nous épanouir dans l’environnement dans lequel nous évoluons, de bientraitance, d’encouragements et de reconnaissance ?
Imaginez que chaque être humain ait, en lui, un réservoir de reconnaissance qui nourrit l’estime qu’il a de lui-même, un peu comme la voiture a un réservoir d’essence qui lui permet de parcourir des kilomètres.
Quand celui-ci est vide, c’est la panne sèche, impossible d’avancer ! Alors commençons dès à présent à remplir le réservoir et voyons ce que cela induit. La reconnaissance « vraie » est en partie ce qui motive les hommes… au travail et aussi dans la vie… Elle concoure à augmenter le « capital confiance ».
Pistes de réflexions :
Sur quoi je mets le focus premier lorsque j’observe la façon de travailler d’un de mes collaborateurs ? Sur ce qui va ? Sur ce qui ne va pas ? Qu’est-ce que j’entends ? Quelle est l’émotion que je ressens ? Comment je l’encourage afin de lui permettre d’évoluer ?
Et plus globalement ou en suis-je moi-même avec la reconnaissance ?
- Est-ce que je sais l’accepter?
- En donner ?
- Si oui comment ?
- Si non de quoi ai-je besoin pour faire y remédiez ?
- Et maintenant alors, comment je donne de la reconnaissance à mon équipe ?
Je vous invite à une gymnastique de l’esprit. Tout en conservant vos repères d’aujourd’hui, ancrés dans la réalité, amusez vous à régler votre rétroviseur intérieur un peu différemment. Le défi consiste à observer, écouter et ressentir ce qui vous convient dans votre quotidien, chez vous, au travail, et d’apprécier ce qu’il se passe en vous… Faites ce test au moins trois jours. Osez répéter l’expérience et observer ce que cela change dans votre perception des situations de la vie…
En savoir plus :
Nous remercions vivement Eugénie THEVENON pour partager son expérience professionnelle en proposant sa Rubrique mensuelle,
pour nos fidèles lecteurs du Blog MMS
Une réponse
bons sujets
merci bcp