N°2, Mars 2016
Si il y bien un risque accidentel qui est fort négligé dans les milieux hospitaliers c’est bien les risques de chutes de plain pied.
En 2011, tous secteurs d’activités ( publics et privés ) confondus, il a été enregistré 6 202 accidents de plain-pied . Ces accidents représentent 351 026 journées perdues et 337 nouvelles incapacités permanentes. Le risque de chute de plain pied est plus important dans ce secteur d’activité que dans l’ensemble des autres secteurs Source : Données 2011 de la CNAMTS.
Les accidents de plain-pied regroupent les glissades, les trébuchements, les faux pas et autres pertes d’équilibre, même s’ils n’entraînent pas de chute. La difficulté de traiter ce genre de risques est que les causes peuvent en être multiples et spécifiques suivants les expositions.
Malheureusement, souvent le «Faute à pas de chance!!!» fait qu’il est mis de coté, jusqu’au prochain incident.
Alors, comment on s’en prémunir?
Rétablir la situation:
La première action est de dénicher les dangers ( et c’est bien une enquete qu’il faut méner ), c’est-à-dire chercher les facteurs de risques pouvant entraîner une situation accidentelle. Ces situations sont a prendre sous plusieurs eclairages: Expositions!
Les principaux facteurs d’expositions :
les expositions physiques: c’est-à-dire l’état des voies de circulation (interne et externe comme le parking), l’état des revêtements de sols, l’etat des matériels, les agencemets de postes, …
les matériels ne comportent ils pas des parties sur lesquelles ont pourrait se cogner? Mais aussi l’Encombrement des couloirs. Les éclairages sont ils suffisant en qualité et en nombre? Tout ce qui attrait au physique.
Les expositions circonstancielles: les horaires des nettoyages des locaux en fonctions des activités, Les flux de circulation lors de pic d’activités de plusieurs services ( co-activité ), la méconnaissance des lieux lorsqu’il y a des collaborateurs ponctuels en «dépannage» … . toute situation régulière qui peut entraîner une situation à risque.
Les expositions liées aux rythmes de travail: en effet souvent négligée, une situation à priori sécurisée peut vite devenir à très vite accidentogène due fait du climat qui se tend ponctuellement.Et c’est plus que monnaie courante . Il faut donc prendre en compte ce facteur lors des phases d’analyses .
Il faut ensuite hiérarchiser ces causes afin de prioriser les actions a mener. Cette cotation peut être faite soit à partir des statistiques d’accidents déjà survenus, soit à partir du ressenti des collaborateurs par rapport aux situations présentées.
Il va sans dire que ce recensement comme la hiérarchisation ne peut se faire que sur le terrain et avec les collaborateurs des périmètres concernés.
Maintenir la situation
Même si les actions de prévention ont tenu leur promesse et les actions mise en place efficace, il ne faut pas se voiler la face, la situation va se dégrader. Il faut donc mettre en place des action pour éviter que la situation redevienne dangereuse et entrer dans un mode d’amélioration continue.
Les actions principales sont la vigilance, la sensibilisation et le partage.
Il faut signaler toutes anomalies physiques auprès des services techniques, identifier le danger pour le rendre visuel et ceux-ci sans délais.
Si l’on renverse, accidentellement, un liquide , par exemple, tout le monde ne peut pas avoir de cônes de signalisation dans sa poche, une simple étiquette d’avertissement poser au sol peut faire l’affaire le temps d’alerter et de réparer la situation. (Et quelques cônes dans les lieux stratégiques.)
Pour la sensibilisation, les campagnes d’affichages peuvent être efficaces si elles sont accompagnés des discussions nécessaires qui lui sont indissociables.
Comme souvent c’est l’échange qui permettra, au-delà du risque de plain pied, de prévenir de tous les risques potentiels dans un service. Les facteurs de risques s’aggravent fortement avec la mise sous tension du travail, Il faut donc prendre le temps et le recul nécessaire pour apprécier les situations.
Le sujet de la prévention sécurité doit être un sujet régulier des réunions de services.Il en va de votre santé, du bon fonctionnement du service et de la Qualité des soins apportés aux patients.
Pour aller plus loin:
Hôpital et milieux de soins : un guide pour évaluer les risques professionnels
Les chutes de plain-pied en situation professionnelle. Circonstances de chutes
Nous remercions vivement Johnny Keire, Consultant en management de la prévention des risques santé-sécurité, pour Théos Consulting, pour partager son expertise professionnelle en proposant sa Rubrique mensuelle, pour nos fidèles lecteurs du Blog MMS