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Jean-Luc HUDRY, Auteur, Conférencier, Entrepreneur
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Le Manager performant prend rendez-vous avec… lui-même.


N°1, Avril 2017

By Jean-Luc HUDRY


Vous conduisez une ou des équipes, vous managez une poignée de collaborateurs ou une véritable armée, plus que les commander vous aspirez à les inspirer (sic).

Votre cuir est tanné, vous avez roulé votre bosse dans les fonctions de « boss » et êtes animé du calme des vieilles troupes. Ou, à l’inverse, en bizuth désireux d’apprendre, vous découvrez les arcanes du management, ses joies et servitudes.

Bref, vous êtes un leader.

Confirmé ou en devenir mais un leader.
Or que fait le leader à part montrer la voie et décider ?  (C’est déjà beaucoup me direz-vous tant il semble délicat pour nombre de managers de savoir fixer un cap motivant et de décider sans crainte de se tromper).

Donc, que fait-il ce leader performant ?

Il sait prendre du temps pour se poser et honorer un de ses plus importants rendez-vous : un rendez-vous avec lui-même.

D’où ces lignes à votre intention, sorte de feuille de route ou de résumé des acquis du « leader », quels que soient son background et son ancienneté dans la fonction.

Pour plus de proximité et d’invitation à la réflexion, le « tu » est de mise. Après tout, n’êtes-vous pas en train de vous interpeller et d’ouvrir le débat avec… vous-même ?

Bonne lecture et bonne réflexion.

Successful businessman with strong shadow

  • Tu as fait de belles études, des montagnes de théories ont mobilisé ton intelligence et meublé ton parcours d’étudiant, bravo, tu sais te concentrer, absorber un flot d’informations, les analyser et travailler après la tombée de la nuit voire dès le chant du coq. Cela dit, ne compte pas trop sur elles, la vérité du terrain se trouve rarement dans les livres de management et les théories t’accompagneront jusqu’à ce que tu découvres qu’elles ne résolvent pas grand-chose : leur mérite est de t’apprendre à raisonner.

Au fil du temps tu découvres une valeur fondamentale : celui qui « s’est fait tout seul » et a franchi tous les échelons mérite aussi d’être entendu, il est même, parfois, le meilleur des managers. Un véritable catalyseur.

  • Même en t’investissant full time (appréciez le chic de l’expression anglaise) tu ne peux pas tout faire tout seul. Et si par extraordinaire tu y parviens, tu ne peux pas tout BIEN faire tout seul.
  • De même tu ne peux avoir toujours raison. Accorde-toi le droit à l’erreur, trouve le point positif qu’elle recèle forcément, voilà, tu es prêt à rebondir.
  • Laisse à d’autres la faiblesse de rechercher en permanence le dernier mot, ils s’accrochent à cette fausse victoire comme une moule à son rocher : ne pas argumenter pour rien préserve ton énergie, ton envie et ton influence : c’est une force dont tu comprends la puissance en toutes situations.
  • Lorsque tu es en première ligne et que la décision t’incombe, avant de trancher, fais bien la différence entre écouter tes collaborateurs et les entendre. Ils ne disent pas que des choses justes, mais ils en disent aussi.
  • Fais confiance par principe, délègue par nécessité, et assure-toi que ce qui devait être fait est fait… et bien fait (ouf). La confiance n’exclut pas la vérification constructive.
  •  Si tu ne dis pas à ton équipe où tu veux aller, comment tu veux y aller et ce qu’elle va y gagner, alors c’est toi qui iras.
    Dans le mur.
    Et en klaxonnant.
  • Si, quand tu n’obtiens pas de réponse allant dans ton sens, ou que ton avis est durablement contesté, à l’appui de faits, et que tu clos la discussion d’un  « c’est comme ça » aussi sec qu’un coup de bâton, alors ton leadership a une bonne marge de progression. Ainsi que ta compréhension des leviers de l’engagement individuel et collectif.

    On suit un chef s’il donne envie d’être suivi.

    Là est ta responsabilité. Et la grandeur de ton propre engagement.
    Crois-le bien, il ne dépend que de toi et de tes attitudes de susciter l’adhésion des équipes.

Le collectif pour objectif 2

  • Libère ton emploi du temps de courts moments pour « buller » (parole de « bosseur »). Rêver, ne rien faire, ou se lancer dans un court roupillon te régénère, stimule ta créativité, recharge les batteries et finalement enrichit ton action.
    Le résultat ? Tu es mieux dans ta tête, mieux dans tes responsabilités, mieux dans ton job, mieux avec tes équipes : c’est sûr, tes prochaines décisions seront meilleures, elles aussi.
  • Comment ?

Tu n’as pas le temps d’assister à la réunion de Manon, d’aller boire un café avec Tom, ou d’écouter la présentation d’Hélène, car tu es « surbooké » ?

Certes, tu dis le regretter et rappelle combien tes fonctions t’accaparent. Alors tu remets ta participation à plus tard, généralement aux calendes grecques, négligeant de tisser le lien avec tes collaborateurs qui ne demandent que ça.

Or, peu à peu, au lieu de se renforcer, ce lien se délite.

Un beau jour, tu demandes des volontaires pour un projet qui te tient à cœur. Tu crois dur comme fer que l’on va se battre pour y participer et là, surprise des surprises, aucune main ne se lève, personne n’avance d’un pas, ton appel tombe à l’eau et tu te retrouves seul… avec ton emploi du temps de manager « surbooké ».

Eh oui, Manon, Tom et Hélène sont « surbookés » eux aussi… tiens … tiens … as-tu pensé, qu’en te sollicitant ils avaient juste besoin de se sentir considérés ?

Et qu’à force d’annuler, faute de temps, ta visite auprès d’eux et de la repousser à la semaine prochaine, au mois prochain, ou au déluge, et de ne jamais l’honorer, c’est finalement ta parole qui a perdu du poids.

Et toi, ta légitimité de manager.

erreur

Alors tu cries à l’ingratitude, à l’injustice, toi qui donnes tellement, et c’est vrai, tu donnes énormément.

Mais il est une chose que tu dois comprendre et privilégier plus que tout :
Qu’ils soient 2 ou 100.000, tes collaborateurs, ont besoin d’une chose :

Être reconnus.
Pour ce qu’ils font.
Et pour ce qu’ils sont.

  • Ma grand-mère avait du bon sens (entre autres qualités…). Elle disait qu’un balai neuf balaie toujours bien. Et que si elles ne sont pas entretenues, la motivation et l’efficacité du « premier jour » dans l’entreprise s’usent comme les fibres du balai. Et engendrent de fâcheuses conséquences.
    Considère donc tes équipes, fais-le, sincèrement.
  • Dis-les choses, nettement, clairement et sans démagogie. Pour que chacun comprenne, évite le jargon qui devient vite aussi limpide que du chinois ancien. Rien ne vaut un langage simple et direct. Enfin laisse-toi la liberté d’intervenir après que d’autres aient parlé, et si tu n’as rien à dire sur le sujet, eh bien ne dis rien, tu n’es pas moins bon pour autant.
    En faisant cela tu scelles avec tes équipes une relation forte et une motivation à soulever les montagnes. Ça tombe bien, tu as quelques sangliers sur le feu.
  • Tu l’as vérifié 100 fois in situ(après l’anglais, une locution latine, pfff… on tutoie le bonheur) souviens-toi que si une franche poignée de main scelle une collaboration, rien ne vaut, pour tout le monde, un contrat clair et bien ficelé. Une bonne affaire est celle dans laquelle les deux parties trouvent un mutuel intérêt.

individu

  • Fuis les gens qui te disent constamment que ce n’est pas possible, qu’on risque d’échouer, qu’on n’a jamais vu ça, que ça ne s’est jamais fait, qu’on ne peut pas et autres approches sempiternellement négatives.
    En effet, tu ne peux pas… les garder.
  • Enfin, comme celui qui d’en bas regarde toujours celui placé plus haut que lui et que tu as la responsabilité du bien-être et de l’efficacité de tes équipes, ne commets pas l’erreur de vouloir régler tous leurs problèmes.

Donne-leur plutôt la méthode pour qu’ils apprennent à les résoudre eux-mêmes. En d’autres mots, plutôt que de leur donner du poisson chaque jour, apprends-leur à pêcher.

  • Si lorsque tu débarques dans une pièce où tes collaborateurs discutent passionnément du dernier PSG-OM, et qu’en te voyant, en un éclair, chacun rectifie la position, faisant mine d’être occupé comme s’il traitait le contrat du siècle, c’est que tu n’as pas transmis le bon message.
    Et que la confiance est aux abonnés absents.
    Ne perds pas une minute, mets-la en chantier, construis-la étape après étape, cultive-la, diffuse-la partout où elle fait défaut et savoure ce que tu viens de faire : un pas décisif vers le succès.
    La confiance est le premier pilier de la performance.
    Pardon ? Tu dis ?
  • Et toi, vers qui pourras-tu te tourner, qui t’écoutera, t’encouragera, résoudra tes problèmes ? Qui va te donner un moral au top quand tu l’as dans les chaussettes ?
    Mais personne voyons… tu es le boss !
    Et, malgré tous les aléas de ta fonction… tu adores ça !

En plus, tu as de la chance, qui est mieux placé qu’un manager dans la Santé pour « soigner » ses équipes ?

Et vous ? Qu’en pensez-vous ?
Si cet article vous parle, il peut aussi parler à d’autres managers et leaders : intéressez-les, partagez-le.

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Nous remercions vivement Jean-Luc HUDRY, Conférencier, Auteur, Entrepreneur, pour nos fidèles lecteurs de http://localhost/managersante

Jean-Luc Hudry

Conférencier, Auteur, Entrepreneur. Secrétaire général de l'Association Française des Conférenciers Professionnels Expert en Management positif, Motivation, Leadership et Optimisme opérationnel

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2 Responses

  1. J’ai apprécié l’article seule la dernière phrase me fait réagir :soigner son équipe je dirais plus prendre soin que soigner. Soigner pour moi implique que nous sommes dans le curatif alors que le prendre soin inclut aussi la prévention, le soin et la consolidation.
    Ça n’engagé que moi.

    1. Merci, Lepain, pour votre très agréable commentaire sur l’article.
      Comme l’indique la phrase, « qui est mieux placé qu’un manager dans la Santé pour soigner ses équipes  » le mot « soigner » est ici un jeu de mots, un clin d’oeil aux lecteurs..
      D’accord avec vous, Il signifie prendre particulièrement soin des équipes : nous sommes en phase…
      Merci encore pour votre contribution.

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