N°4, Février 2018
Nous savons tous que les bonnes résolutions de janvier fondent au printemps comme neige au soleil (parfois même avant) ! Ce constat et ces comparaisons printanières sont confortés par de nombreuses études plus rigoureuses. Rien d’étonnant, quelques connaissances de fonctionnement cérébral nous aideront à choisir les bonnes stratégies.
Quelques repères sur le fonctionnement de notre Cerveau :
La loi du moindre effort :
C’est 2% du poids du corps 20% de l’énergie corporelle totale. Le cerveau est un énorme consommateur ! Pour des raisons de survie, ces besoins considérables imposent une recherche permanente d’économie de moyen.
Entre deux options, il apprend à choisir en priorité la moins coûteuse en énergie. Passé les premières heures d’enthousiasme, les rythmes surchargés, les incertitudes, les tensions captent notre attention. Les vieux schémas, les scénarios répétitifs reprennent le dessus. Nos évaluations instinctives nous poussent insensiblement vers la reprise des anciennes habitudes.
L’inconnu est inconsciemment évalué comme déplaisant ou dangereux, le connu est rassurant, même s’il est pénible et insatisfaisant. Heureusement nous avons aussi appris à prendre du recul sur ces impulsions, à raisonner, anticiper. Le simple fait de connaître ces réticences initiales, peut nous aider à prendre de la distance sur ces réflexes instinctifs.
Le cœur prime la raison :
En termes moins glamour mais plus techniques les émotions structurent notre cerveau. Pour des raisons de survie, elles sont prioritaires et plus profondes que la pensée consciente apparue beaucoup plus tard dans l’évolution du cerveau humain. Elles sont donc à l’origine de nos pensées et jugements et les dirigent.
Cette prédominance se retrouve en imagerie cérébrale, les prises de décision font intervenir de larges régions impliquées dans l’évaluation émotionnelle d’une situation. Pour une transformation efficace et durable il faut savoir induire des émotions positives, y compris, et surtout, au travail.
Il faut créer du désir et du plaisir à s’impliquer ! Savoir repérer le positif dans toute situation est le premier facteur d’efficacité. Un simple changement de vision peut nous aider : les plus entreprenants et les plus ouverts savent transformer les difficultés en défis, ce qui présente le double avantage de stimuler la motivation et de mettre à distance les pensées toxiques et autres croyances limitantes.
Les émotions positives créent la motivation :
Dans ce but, de nombreuses études mettent en évidence l’importance de la motivation interne, c’est à dire celle que nous décidons par nous-même par oppositions aux stimulations externes matérielles ou aux contraintes subies.
Les moteurs principaux appartiennent à trois catégories : l’appartenance à un groupe (famille, équipe, entreprise etc.) le besoin de progression, de compétence et la recherche d’autonomie.
Pour une transformation profonde, savoir activer l’une de ces trois sources sera plus efficace et plus durable qu’une décision imposée par les contraintes externes ou par une récompense matérielle dont l’effet bénéfique ne sera que provisoire.
La neuroplasticité permet de modifier nos comportements :
Nos connexions cérébrales s’adaptent aux tâches que nous leur demandons, des neurones stimulés fonctionnent de mieux en mieux et sont plus efficaces. Cette capacité est très sous-estimée, nous sommes le plus souvent notre propre frein au changement.
Ces modifications nécessitent un peu de ténacité. Les personnes conscientes de ces capacités sont plus aptes à modifier leurs comportements car plus confiantes, plus persévérantes et plus impliquée dans cette transformation.
Voici 7 Conseils pratiques tirés des Neurosciences pour vous aider :
« Au centre de la difficulté se trouve l’opportunité » A. Einstein.
Conseil N°7 :Trouver son moteur interne et se le rappeler à chaque envie d’abandonner nos résolutions exigeantes
Êtes-vous motivé par l’envie de progresser, de se dépasser, la fierté d’accomplir une mission, par l’esprit d’équipe, la satisfaction de soutenir votre famille, de rendre service à une communauté ou par la volonté de décider par vous-même, de gagner votre liberté d’action ? Les personnes les plus efficaces, et surtout les plus accomplies, sont toutes habitées par des objectifs forts.
« The two most important days in your life are the day you are born and the day you find out why » Mark Twain.
L’intelligence rationnelle et la volonté ne sont pas les seuls facteurs de réussite. L’intelligence émotionnelle (savoir identifier, comprendre, réguler et utiliser nos émotions), la connaissance et l’acceptation de nos limites, ainsi que la culture de nos potentiels insoupçonnés sont autant de moteurs bénéfiques dans nos entreprises de changement.
Nous remercions vivement Docteur Bernard ANSELEM, Médecin spécialiste en imagerie médicale, master de recherche en Neuropsychologie (Toulouse, Lyon, Grenoble), titulaire d’un Certificat de « science of happiness » (Berkeley) et Formateur professionnel pour médecins ou entreprise. Il est également Auteur de plusieurs ouvrages dont, « Je rumine, tu rumines, nous ruminons » (Editions Eyrolles, 2017) et « Ces émotions qui nous dirigent » (Alpen éditions) conférencier.
Membre du comité d’éthique de l’université de Savoie,
Il propose de partager son expérience professionnelle en Neuropsychologie pour nos fidèles lecteurs de www.managersante.com