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Développer son Intelligence Émotionnelle (Partie 4/4)


N°12, Novembre 2017


Pour clore la série d’introduction à l’intelligence émotionnelle, je vous propose aujourd’hui, un rapide résumé à travers la vision professionnelle que j’en ai… Je vous propose une présentation synthétique de quelques uns de nos filtres cognitifs qui font de nous des êtres humains… avec quelques stratégies relationnelles et l’ouverture à un niveau supérieur….

Intelligence émotionnelle : de quoi parlons-nous ? 

C’est un ensemble de compétences pour maintenir un équilibre affectif et une harmonie relationnelle, afin d’ouvrir un champ de création commun de possibles.

Si l’individu en face de moi est en colère, au fond de lui il a forcement de bonnes raisons. Si je suis en colère, j’ai aussi de très bonnes raisons. Une des subtilités consiste à percevoir si l’émotion, ici la colère est en lien avec la situation vécue et est une émotion « simple » ( confère article n°2 de l’intelligence émotionnelle), rattachée a une expérience antérieure (émotion élastique), ou imaginée.

Pour cela il suffit d’écouter activement son propre vécu et celui de l’autre. Dans le cas d’une écoute active de notre interlocuteur, il importe de se distancier l’espace d’un instant de son cadre de références pour entrer progressivement tout en douceur en contact avec celui de l’autre. Se mettre dans une posture d’accueil de ce qui se vit ici et maintenant.

La méditation est une aide précieuse au vécu de l’instant présent et au détachement de son mental ( les pensées ).

On peut voir la rencontre de l’autre comme une forme de tourisme :

« Le tourisme de l’humain »

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A la manière de la visite d un nouveau pays, je découvre l’expression des ses spécificités : sa gastronomie, ses épices, ses couleurs, ses odeurs, son accent, ses reliefs, son langage…  à chaque nouvelle rencontre, je peux choisir d’enfiler une casquette de curiosité, et de m’ouvrir comme je le ferai en voyage, à la singularité du paysage de la carte du monde de l’autre.

Ce qui est magique dans la relation, c’est que quand l’autre se sent accueilli authentiquement, il manifeste à son tour de la curiosité…

Ces qualités d’être implique une sécurité intérieure nourries par une saine estime de soi, de la confiance, en soi, en l’autre, et dans le champ de tous les possibles que permet la relation.

Mon État intérieur influence la relation et ce de manière très inconsciente.

L’être humain est ainsi fait qu’il perçoit intuitivement ce qui n’est pas dit. Alors si consciemment je m’autorise en m’aventurant à changer l’angle de vue et la résonance d’une situation dans laquelle je vis un état interne désagréable, j’impacte un changement dans l’interaction à l’autre, donc dans la relation. Il ne s’agit pas de nier ce que l’on ressent ni de se mentir.

Il est tout à fait légitime d’être en colère quand quelqu’un vous manque de respect,  ne respecte pas un engagement ou vos valeurs… Je parle ici de biais cognitif souvent inconscients qui naissent de nos filtres, de nos processus de traitement de l’information, et de nos croyances.

Je parle aussi d’intelligence de relation et de choix.

Si l’interaction avec mon supérieur hiérarchique, avec mon collaborateur, est tendue pour diverses raisons, je peux choisir de faire preuve d’intelligence et orienter la vision que j’en ai (à la manière du réglage d’un rétroviseur ) en faisant preuve d’empathie, de bienveillance pour mettre en place un recadrage de perception ( dans un sens et/ou dans l’autre ).

Quelle différence ressentez vous lorsque quelqu’un vous accueille avec un sourire bienveillant, et à l’inverse froidement en faisant une tête de six pieds de long ou agacé ? Allons encore un peu plus loin. Qu’est ce que cela change, si vous  vous sentez vous même agacé, triste, déçu et qu’une autre personne vous accueille de manière bienveillante?

Imaginez une infirmière qui rentre dans votre chambre avec le sourire et une autre qui semble en colère….

Ce qui est intéressant, c’est que même si je n’ai pas la main mise sur le comportement et le ressenti de l’autre, je peux influencer son état interne et sa réceptivité en choisissant de modifier la posture que j’adopte.

Les protagonistes de l’interaction sont co-écrivains et co-responsables de la relation :

Et si, au lieu de me fermer et de réagir, je faisais preuve de curiosité ?

« Je sais que je ne sais rien » disait Socrate.

Et finalement nous ne savons que très peu de choses.

Et si je me trompais simplement par rapport à la perception que j’ai de la situation?

Est ce que cela touche mon égo car j’aspire à avoir raison ?

Le méta-modèle en PNL  est un outil puissant  de questionnement du langage qui permet de mettre à jour nos représentations limitées.

Je ne développerai pas en profondeur ici, je laisse le soin aux plus curieux d’entre vous de faire leurs propres recherches, mais je vous propose d’identifier quelques processus de distorsions qui font que la relation à l’autre peut être limitée et limitante.

Et finalement comment sais tu cela ?

Nous parlons d’intelligence émotionnelle  à une dimension « inter-humaine », nous pourrions  aussi pour élargir la réflexion et ouvrir l’intelligence émotionnelle à un niveau supérieur. Monter un barreau de l’échelle de notre vision, prendre de la hauteur et élargir à l’échelle de l’organisation.

L’humain, vecteur essentiel au bon fonctionnement de l’entreprise, reviendrait très justement au centre de l’intérêt du développement économique pour sortir de l’esclavage de la rentabilité imposée par des conditions de travail de plus en plus difficiles dans certains secteurs d’activités.

L’organisation penserait le travail en adéquation avec ses besoins intrinsèques ses valeurs et aussi ceux de l’homme,  en prenant en compte le respect de son bien être couplé aux objectifs de production. L’organisation mettrait en lien stratégies d’actions, économiques et intelligence émotionnelle fonctionnelle et situationnelle pour l’épanouissement de l’individu en son sein…

Je vous remercie pour votre fidélité, prenez soin de vous et au plaisir de vous retrouver lors d’un prochain article…

 

 

   

 


Nous remercions vivement Eugénie THEVENON (Coach professionnelle, Infirmière en Santé Mentale), pour partager son expérience professionnelle pour nos fidèles lecteurs de www.managersante.com

 

 

Eugenie THEVENON

Eugénie THEVENON, Infirmière en Santé Mentale depuis 2010, exerce dans différents services, notamment en centre de réinsertion psychosociale en santé mentale, en service d'admissions psychiatriques ainsi qu’aux urgences. Elle intègre l'école de coaching  Linkup Coaching (Accrédité EMCC Praticien Senior, European Quality Award - EQA) et obtient un Master 2 en se spécialisant en communication interpersonnelle à l'assertivité. Elle poursuit ensuite sa route avec la PNL (programmation neuro linguistique) et obtient le titre de maître praticien (certifiée NLPNL et INLPTA). Sur son chemin, Eugénie rencontre l'hypnose et se forme à l'Arche, école réputée de Kévin Finel. Elle complète sa caisse à outils avec de précieuses clefs, l'hypnose et aussi le RITMO (déclinaison de l'EMDR) de Lili Ruggieri. Elle a également ouvert son cabinet Ter’Happy, qui a pour objectif d'aider les personnes à créer par eux même, grâce à leur ressources intérieures, le changement et l'apaisement auxquels ils aspirent.

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