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Quelle est la relation entre  la mauvaise qualité de l’air intérieur  et  la santé allergique et respiratoire?

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N°03, Mars 2017


Faisant suite à l’article paru auparavant sur les nouvelles méthodes de décontamination, je rebondis sur la base d’un article paru dans la revue « Thorax, l’équipe Epidémiologie des Maladies Allergiques et Respiratoires (EPAR) » d’Isabella Annesi Maesano [1], publiant des résultats de son étude sur la qualité de l’air a? l’intérieur.

Bien que la qualité de l’air intérieur varie en fonction des établissements, des villes, … les chercheurs révèlent qu’environ 30% des 6 590 enfants suivis, sont expose?s a? des niveaux des principaux polluants atmosphériques supérieurs aux valeurs guides recommandées par l’OMS et l’ANSES.

Sachant que les enfants sont d’autant plus sensibles aux effets de la pollution que les adultes. La pollution de l’air intérieur peut entrainer chez eux des problèmes importants de sante? a? court et à long terme tels que :

Dans les pays industrialise?s, les enfants passent environ plus de 80% de leur temps a? l’intérieur, dont une grande partie dans des établissements publics, des crèches, des écoles, … Bien que des données américaines soulignent une pollution de l’air intérieur accrue, les relations entre cette qualité de l’air intérieur des lieux publiques, la sante? allergique et respiratoire des enfants n’ont été que peu explorées, et c’est dommage de nos jours de ne pas en tenir compte.

C’est pourquoi l’équipe a mené? une étude dans 6 villes de France (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Marseille, Strasbourg et Reims) sur une nombre important d’échantillon.

L’objectif de cette étude consistait a? évaluer l’exposition de ces 6 590 enfants concerne?s, garçons et filles âgé(e)s de 10 ans en moyenne, aux principaux polluants atmosphériques et a? analyser le lien avec l’asthme et les rhinites développées par les enfants.

Il s’avère que  les 30% des enfants sont expose?s a? des niveaux de polluants de l’air intérieur des classes supe?rieurs aux valeurs guides de l’OMS et de l’ANSES[2], bien qu’ils n’y soient pas expose?s de la même manière.

Les chercheurs ont analyse? pendant une année les concentrations de différents polluants atmosphériques:

les particules fines de diamètre inférieur a? 2,5 micromètres (PM2.5),

le dioxyde d’azote (NO2)

les trois principaux aldéhydes (formaldéhyde, acétaldéhyde et acroléine).

Les particules fines et le dioxyde d’azote (NO2) proviennent essentiellement de la combustion des véhicules (camion, auto, …) et peuvent rentrer par transfert (en ouvrant les fenêtres) a? l’intérieur des locaux par exemple.

Source : www.demainlaville.com

Les aldéhydes sont des polluants intérieurs issus de nombreuses sources :

En parallèle, cette équipe a étudie? les signes cliniques des enfants grâce aux données recueillies lors d’une visite médicale comportant aussi un test cutané aux 11 allergènes les plus communs (acariens, chat, pollens…) et un test d’exercice permettant de détecter l’asthme a? l’effort. Ces données ont été complétées par un questionnaire rempli par les parents.

« L’exposition a? des concentrations élevées de particules et compose?s organiques volatils est associée a? une augmentation de la prévalence des signes cliniques de l’asthme et des rhinites chez les enfants scolarisés. Les enfants sujets aux allergies semblent les plus a? risque« , révèle la chercheuse.

En détails, les résultats montrent que les rhinites (en particulier les rhino conjonctivites) sont associées de manière significative a? des taux forts de formaldéhydes dans les classes.

Et qu’une augmentation de la prévalence de l’asthme est observée dans les classes avec des taux élevés de particules fines PM2.5, de formaldéhyde, d’acroléine.

La relation entre la mauvaise qualité de l’air et l’asthme concerne le plus souvent l’asthme de type allergique défini par le test cutané.


La mauvaise qualité de l’air intérieur pourrait à terme détériorer la sante? allergique et respiratoire des enfants (8h/jour a? l’école, voir plus dans les établissements de santé).

De ce fait, Il est primordial de maintenir une bonne qualité de l’air environnant afin de limiter les risques de développer les signes cliniques des rhinites et de l’asthme. Cette action doit être accompagnée par une surveillance stricte de l’exposition des enfants aux polluants à la fois dans les lieux publics, à la maison et aussi à l’extérieure  » – et aussi aux choix des différents matériaux,  produits d’entretien, des polluants aussi transportés indirectement par les personnes, et d’assurer un environnement le plus sain et approprié pour la santé respiratoire de tous.

La qualité de l’air intérieur fait l’objet de préoccupations depuis plusieurs années et apparaît aujourd’hui comme un enjeu majeur de santé publique. Mais elle reste encore mal traitée et négligée par soucis d’économie, d’ignorance et surtout un manque de communication.


[1] Directrice de recherche Inserm dans l’unité de recherche 707 « épidémiologie, systèmes d’information, modélisation » (Inserm/UPMC).
[2] Particules fines (PM2.5) : 10?g/m3 selon l’Organisation Mondiale de la Sante? (OMS) Dioxyde d’Azote (NO2) : 40?/m3 selon l’OMS.
Formaldéhyde : 10?g/m3 par an selon l’Agence nationale de se?curite? sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)

                      

Nous remercions vivement notre spécialiste, Christophe SAUSSEREAUScientifique – négociateur – international, Training model for adult on management : commercial, project, price, salespour partager son expertise en proposant sa Rubrique mensuelle, pour nos fidèles lecteurs de http://localhost/managersante

 

SAUSSEREAU Christophe

Développeur commercial, conseils et études stratégiques, marketing opérationnel et digital, Spécialiste des marchés industriels, des matières premières, et des pays de l’Est. Scientifique, négociateur, international

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