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Du command & control au leadership (1)

 

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N°2, Décembre 2016


« Tais-toi et mange ta soupe »

Autrefois  la vie était plus simple. Le pater familias pouvait se contenter de dire « tais-toi mange ta soupe » sans être dérangé par les avis contradictoires de ses enfants. La loi lui donnait même l’entière responsabilité de chef de famille.

En somme, la vie relationnelle familiale coulait comme un long fleuve tranquille !

Jusqu’en 1970 où l’autorité parentale a remplacé la puissance paternelle… Avec la modernité est apparue une nouvelle forme de dialogue au sein des familles, vaste champ d’exploration qui réussit à ceux qui savent l’investir. De nouvelles relations sont nées au sein de nos maisons, qui ont permis à chacun de se faire grandir mutuellement. Finalement, la vie n’est pas moins belle depuis, bien au contraire ! Elle demande juste des efforts partagés. Parce que lorsque l’un de la famille ne fait plus d’efforts ou ne tient pas tout à fait son rôle (et non sa fonction), cela se voit et parfois même cela se dit. Plus ou moins selon les familles. Différemment selon les cultures.

Quid du management au bâton et à la carotte ?

Pour les nostalgiques d’un passé révolu, il restait encore le travail pour imposer son pouvoir. Pour cela, la logique du bâton a longtemps marché. Or voilà qu’un jour elle a fait elle aussi son temps. Il a alors suffi d’allier bâton et carotte pour entrer dans la logique de l’argent ou des motivations extrinsèques. Mais un nouveau paysage est apparu…

  • La financiarisation de l’économie et des entreprises nous a montré que ce système s’essoufflait,
  • Le numérique nous a donné les nouveaux moyens pour en parler entre nous.
  • La société a continué de s’horizontaliser y compris au travail.

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Comment « manager » ses équipes dans un tel monde ?

Je pense à plusieurs pistes à comprendre et/ou gérer, que je vous propose de parcourir au fil de mes articles

  • Le droit à l’erreur
  • Le droit de ne pas tout savoir et d’avoir besoin les uns des autres
  • Le passage du command and control au leadership
  • Le passage d’organisations du comment à des organisations du pourquoi
  • La définition de rôles plus que de fonctions
  • Le respect, le développement et l’autonomisation des salariés.

Le droit à l’erreur : encouragement à l’erreur ou droit d’être humain ?

Pour aujourd’hui,  reprenons juste le droit à l’erreur, qui a été relevé par certains lors de mon précédent article : « Une grande aide lorsque l’on débute dans ce domaine et que l’on a l’impression de faire des erreurs chaque jour. »

Qu’est-ce que le droit à l’erreur ?

Ce n’est pas tant le droit de faire des erreurs que la possibilité de reconnaître et de faire reconnaître sa pleine humanité partagée.

  • Nous ne sommes pas tous puissants. Même un manager ne sait pas tout et ne peut pas tout. Il a besoin du soutien de ses équipes et peut le demander.
  • Nous n’avons pas à sans cesse chercher à avoir raison. Même un manager peut se tromper… et le reconnaître. Ou reconnaître les erreurs et comportements inadaptés de ses équipes auprès des patients ou des familles. Mieux vaut cela que de nier la réalité ou de la taire.
  • Nous avons à nous engager dans des relations saines, respectueuses et authentiques. Pour exemple, chacun doit se sentir en confiance pour avouer ses emportements ou manques d’attention auprès de patients en hôpital ou personnes âgées en Ephad et les corriger.
  • Le changement  se fait de façon progressive et par processus itératifs à orchestrer dans ce type d’environnement écoutant, encourageant et exigeant.

Les limites du droit à l’erreur

Le droit à l’erreur, ce n’est pas de permettre ce qui est interdit. Si un pays interdit l’euthanasie, le droit à l’erreur dans le management n’autorise pas à contourner la loi.

De même, la santé des patients demande des soins attentifs et responsables qui n’autorisent pas le laxisme.

Il y a une différence entre le laxisme et le droit à l’erreur

  • Le laxisme laisse penser que tout est permis.
  • Le droit à l’erreur consiste à avoir un environnement favorable pour progresser et s’autonomiser dans le respect des règlements et prescriptions nécessaires à la sécurité des personnes.

Il existe des éducations et des styles de management infantilisants (qui poussent au mensonge ou à la fuite), et d’autres plus responsabilisants qui font grandir chacun. La différence semble importante à rappeler.

Le questionnement philosophique au cœur du management

Parce que nous ne savons pas tout d’avance, et parce que n’avons pas à nous enorgueillir de réussites faites au détriment des autres ou dans le non-respect de notre environnement,

le questionnement philosophique permet de créer ou de recréer du lien et du sens.

  • Le questionnement philosophique n’est pas une chose anodine.
  • Le questionnement philosophique nous engage mutuellement.
  • Il nous permet de formaliser, fédérer et mobiliser des valeurs communes, des objectifs communs.
  • Il ne fige pas les situations et les gens, il ouvre des pistes de possibles.
  • Il prend du temps. Un peu comme quand on économise pour acheter une maison. Un peu comme quand on fait un régime.

Au fur et à mesure que le temps passe on en voit tous les fruits. Au début c’est un peu décourageant ou laborieux, mais progressivement les effets constatés deviennent exponentiels.

Cela ne signifie pas qu’il faille remettre 100 fois les mêmes questions sur le tapis, mais plutôt apprendre à mettre à plat les aspirations, besoins et conflits. Tant qu’on ne l’a pas fait on tourne à vide, où on s’épuise inutilement.

En tant que coach, formatrice et consultante philosophie et management, je mesure chaque jour un peu plus combien le questionnement philosophique au sein du management, de l’organisation du travail et de notre vie tout court est source de fécondité joyeuse, de sain travail collaboratif, de service.

A votre disposition pour en parler plus longuement, je m’aperçois que même en segmentant mes articles je n’ai pas assez de place pour vous partager toute cette richesse humaine et managériale juste en quelques lignes. Ce qui est normal :

la philosophie comme mode de vie et de travail n’est pas un résultat ou un indicateur mais un chemin ! Or le plus long voyage commence par le premier pas. Bonne mise en route…

En cette période de Fête de Noël et de vœux à venir pour la nouvelle année, que notre route à tous au service des uns et des autres soit belle…

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N’hésitez-pas à laisser vos commentaires… Muriel ROSSET vous répondra avec plaisir !!!

Nous remercions vivement Muriel ROSSET, Enseignante et formatrice en philosophie et management , innovation managériale, RSE et méthodes collaboratives (Universités Paris Descartes, Aix, Metz, EPF école d’ingénieur, Haute Ecole Ferrer de Bruxelles), coach, auteur & consultante, pour partager son expérience professionnelle en proposant sa Rubrique mensuelle, pour nos fidèles lecteurs de  managersante.com 

 

Muriel ROSSET

Muriel Rosset a fondé M-Gravity pour favoriser des processus de QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL et QUALITÉ DE VIE GLOBALE, développer les COMPÉTENCES COMPORTEMENTALES du XXI° siècle nécessaires à la transformation numérique des organisations, leur performance globale, durable et sociétale, stimuler l’EXPÉRIENCE PATIENT au bénéfice des patients, des soignants et du système de santé. Elle est l’experte référente QVT du projet Work In Work Out de label et bonnes pratiques sur le télétravail. Présidente de "Connexions familiales, section francophone de la NEABPD", elle co-anime avec des psychiatres et pairs aidants des modules de psychoéducation pour proches de malades bordeline, issus de la thérapie dialectique. La publication de son récit "Dix ans en psychiatrie, une spirale infernale, récit à deux voix " témoigne d'un parcours médical et familial qui va de l'avant malgré les embûches et le tsunami de la maladie psychique. Coach référencée au Conseil Supérieur du Notariat, à Family Phone du diocèse des Yvelines, sur doteuresecu et doctorplus, Muriel propose des accompagnements personnalisés, individuels et collectifs, des bilans d'orientation et de compétences. Elle est l'auteur de « oser la bienveillance au travail » dans « sortir du harcèlement moral conseils d’experts », et de « un lit de promesse, entre amour et amitié.» Vous pouvez retrouver ses services, articles, comptes-rendus de lectures et conférences sur son site https://www.m-gravity.com/muriel-rosset/

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4 réponses

  1. L erreur fait partie prenante intégrale de l apprentissage, ce qui est très vite oublié une fois adulte et entache considérablement l estime de soi. Souvent la capacité à faire est jumelée à l identité de l individu. ( je me définis par ce que je fais et non par qui je suis) Comment puis je apprendre et oser si je dois tout réussir sous l œil critique du professeur? Quelle pression! Qui finalement si elle est mal dosée réduit les capacités de l individu le paralyse et inconsciemment produit l effet inverse. Dans la santé l erreur peut coûter effectivement très cher Tant pour celui qui l’a commet que celui qui la subit et pourtant elle reste humaine. Le risque étant largement majoré par les conditions de travail qui se durcissent et la charge qui augmente. L accompagnement par la bienveillance et la confiance favorise un climat de confiance et d excellence. Quelle personne si elle est encouragée de manière sincère et authentique, si elle a l espace pour être elle même, ne progresse pas et n a pas envie de donner de sa personne?

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